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Alain Platel
C(H)OEURS

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  • Spectacle vivant
  • Opéra de Lille
  • 1h50
  • Coréalisation

C(H)OEURS

La force d’un chœur d’opéra, l’énergie dégagée par un groupe de danseur·ses qui semble ne former qu’un seul corps… Sur scène, la grandeur du collectif provoque des émotions puissantes. Avec C(H)OEURS, Alain Platel nous rappelle que la beauté des masses peut aussi être dangereuse. 

En 2012, le chorégraphe Alain Platel rassemble 14 danseur·ses et un chœur d’opéra dans une performance qui questionne les rapports entre l’individu et la société. À l’époque des révolutions du Printemps arabe, après la sortie du manifeste Indignez-vous de Stéphane Hessel, Platel décide de mettre en résonance avec les corps des danseur·ses les musiques de Verdi et Wagner, composées à une époque tout aussi turbulente. Quel est le lien entre les nationalismes progressistes du 19e siècle et les nationalismes d’aujourd’hui, ancrés dans le repli sur soi ? 10 ans plus tard, le chorégraphe remet l’œuvre au goût du jour. Le chœur, foule puissante à une seule voix ; les danseur·ses, corps singuliers, intimes. C(H)ŒURS 2022 explore la relation entre l’individu et le collectif, les univers extérieurs et intérieurs dans le monde d’aujourd’hui.

● Informations accessibilité :
Textes parlés en français, public assis

En coréalisation avec l’Opéra de Lille

Biographie(s)

Alain Platel est orthopédagogue de formation et autodidacte en tant que metteur en scène. En 1984, il forme avec des amis et membres de sa famille une troupe fonctionnant en collectif. À partir de Emma (1988), il se distingue plus clairement en tant que metteur en scène. Il crée Bonjour Madame (1993), La Tristeza Complice (1995) et Iets op Bach (1998), des productions qui propulsent les ballets C de la B (c’est le nom adopté par la troupe) au sommet international. En compagnie de l’auteur Arne Sierens, il accomplit un effet comparable pour la compagnie de théâtre jeune public Victoria de Gand, en proposant Moeder en kind (1995 Mère et enfant), Bernadetje (1996) et Allemaal Indiaan
(1999 Tous des Indiens). Après Allemaal Indiaan (Tous des Indiens), Alain Platel annonce qu’il ne produira plus de nouveaux spectacles. Mais Gerard Mortier le convainc de créer Wolf (2003), une pièce sur Mozart pour la Ruhr-
Triennale. Le projet choral Coup de Chœurs monté par Alain Platel à l’occasion de l’ouverture du nouveau KVS marque le début d’une étroite collaboration avec le compositeur Fabrizio Cassol. VSPRS (2006) signale un changement de cap. L’exubérance des spectacles précédents, s’exprimant par la diversité des interprètes et les thèmes abordés, cède la place à une plus grande introspection et une plus grande nervosité, en révélant un univers de pulsions et d’aspirations. Et aussi de violence, comme dans Nine Finger (2007) avec Benjamin Verdonck et Fumiyo Ikeda.

Après le style baroque de pitié! (2008), Out Of Context – for Pina (janvier 2010) constitue une réflexion quasiment ascétique sur l’arsenal de mouvements entourant les spasmes et les tics. A travers ce langage du mouvement, Alain Platel poursuit logiquement sa recherche d’une traduction pour les sentiments trop forts. Son aspiration à quelque chose qui dépasse l’individu est de plus en plus palpable.

En collaboration avec Frank Van Laecke, Platel crée Gardenia (2010), dans lequel la fermeture d’un cabaret pour travestis constitue le point de départ d’une plongée au cœur des vies privées d’un mémorable groupe de vieux artistes. En 2015 Platel et Van Laecke renouvèlent leur collaboration, de nouveau soutenu par le compositeur Steven Prengels, avec En avant, marche !, un spectacle qui s’inspire de la tradition des orchestres de fanfare et des harmonies. En 2012, il est de nouveau Gérard Mortier, qui convainc Platel de reprendre les opéras de Verdi et de Wagner : C(H)ŒURS devient son plus vaste projet jusqu’à présent. Avec ses danseurs et le chœur du Teatro de Madrid, Platel explore à quel point la beauté d’un groupe puisse être dangereux. La connotation politique de spectacles comme tauberbach (2014) et Coup Fatal (collaboration avec Cassol, (2014) réside dans la joie de vivre et l’énergie qui éclatent de la scène et qui manifestent des moyens de (sur)vivre dans des circonstances indignes. « Lust for life » comme moyen de rébellion. C’est aussi cet instinct de vie qui pousse les danseurs dans la recherche à la possibilité de transformation dans nicht schlafen, spectacle avec la musique de Mahler, qui enregistre le sentiment d’angoisse et d’incertitude d’un monde en accélération.

Depuis toujours le thème de la mort a été très présent dans l’œuvre de Platel, mais dans Requiem pour L. (collaboration avec Cassol, 2018) c’est la première fois qu’il en devient le centre. En écrivant un livre du même nom, Platel se débarrasse du processus de création intense de ce spectacle. En même temps, Platel s’engage à renforcer les connexions dans sa ville natale Gand. Avec Lisi Estaras et Quan Bui Ngoc, il réunit 300 citadins de tous âges et de tous horizons dans une représentation inédite du Sacre du Printemps (2018). En 2023, en co-direction avec Frank Van Laecke, il réunira un chœur d’une centaine de Gantois dans Mein Gent, un hymne musicale et théâtrale à Gand. Mais pour éviter tout malentendu: Platel ne cherche pas forcément l’expansion. Sa collaboration à des petits projets comme Nachtschade (pour Victoria en 2006) et le coaching comme pour Pieter et Jakob Ampe et leur création Jake & Pete’s big reconciliation attempt for the disputes form the past (2011) en sont la preuve. Ces deux projets ont d’ailleurs laissé des traces indéniables dans ses pensées sur ce qu’est le théâtre. Entre-temps, il a multiplié les films de danse en toute discrétion, que ce soit avec la réalisatrice britannique Sofie Fiennes (Because I Sing en 2001, Ramallah!Ramallah!Ramallah! en 2005 et VSPRS Show and Tell (en 2007) ou en solo avec les ballets de ci de là (2006), une plongée impressionnante dans la vie d’une troupe formée il y a vingt ans et qui nous amène jusqu’au Vietnam et au Burkina Faso. Il s’agit aussi et surtout d’une ode à la ville de Gand, son port d’attache.

Crédits & remerciements

Chorales et orchestrales : Giuseppe Verdi, Richard Wagner
Concept, mise en scène et scénographie : Alain Platel
Chef d’orchestre : Alejo Pérez
Chef de chœur : Jan Schweiger
Adaptation musicale et soundscape : Steven Prengels
Assistance à la mise-en-scène/ Répétiteur : Romain Guion
Assistance à la chorégraphie : Bérengère Bodin, Quan Bui Ngoc
Dramaturgie : Hildegard De Vuyst, Jan Vandenhouwe
Costumes : Dorine Demuynck
Éclairage : Carlo Bourguignon
Son : Bartold Uyttersprot
Soprano : Reisha Adams
Orchestre : Symfonisch Orkest Opera Ballet Vlaanderen
Chœur : Koor Opera Ballet Vlaanderen
Créé et dansé par : Zoë Ashe-Browne, Viktor Banka, Bérengère Bodin, Quan Bui Ngoc, Juliet Burnett, Morgana Cappellari, Misako Kato, Morgan Lugo, Aaron Shaw, Paul Vickers, James Vu Anh Pham, Laura Walravens, Shelby Williams, Lateef Williams

Enfants
Adam Laghrim, Oskar Beuseling

C(H)OEURS (2012) original créé et dansé par :  Bérengère Bodin, Daisy Ransom Phillips, Ido Batash, Juliana Neves, Lisi Estaras, Quan Bui Ngoc, Romain Guion, Romeu Runa, Rosalba Torres Guerrero, Serge Aimé Coulibaly

Production management les ballets C de la B :
Valerie Desmet
Production
Opera Ballet Vlaanderen en collaboration avec les ballets C de la B
Coproduction
Opéra de Lille
Remerciements
Gerard Mortier, the volunteers from Ghent, Isnelle da Silveira, Laure Adler, Dimitri Clément, Kito
Avec l’appui de
de la ville de Gand, des autorités flamandes et le Taxshelter belge