L’expérience d’Ysé, en stage de découverte au festival

Chaque année, pendant le festival, l’équipe de Latitudes Contemporaines accueille plusieurs adolescent·es et jeunes adultes en immersion professionnelle ou en stage de découverte, pour explorer les différents métiers qui font vivre le festival.
Ysé, en stage de seconde, nous raconte son expérience à Latitudes Contemporaines 2025 :

 » J’ai découvert le festival Latitudes Contemporaines grâce à une adaptation en court-métrage par Kubra Khademi du podcast Inside Kaboul. Ce podcast est un échange de notes vocales entre Caroline Gillet qui est une journaliste française et deux femmes afghanes qui vont faire face chacune à sa manière à l’oppression des talibans dans leur pays. Ces témoignages bouleversants nous font rentrer dans l’intimité de leurs vies et mettent en lumière toutes les difficultés auxquelles elles font face mais aussi les espoirs qui les animent. Les dessins poétiques de Kubra Khademi rendent d’autant plus touchants leurs récits.

Après avoir vu le court-métrage au Louvre–Lens, j’ai demandé à faire mon stage de seconde au Festival Latitudes Contemporaines. Je trouve le festival intéressant car il est engagé écologiquement, pour la parité, l’inclusivité et qu’il questionne ce qu’il se passe dans le monde, mais également pour la diversité des spectacles qu’il propose. Pendant le stage j’ai pu découvrir la plupart des métiers exercés pour la mise en place du festival. J’ai assisté à la préparation de l’équipement sonore de la scène, et au réglage des lumières avant un spectacle. C’est un travail minutieux pour que tout soit conforme aux désirs de l’artiste ! J’ai participé à l’accueil du public et à la billetterie. J’ai découvert certaines missions de la communication (distribution de flyers, collage d’affiches) et j’ai eu un aperçu du côté administratif. J’ai également participé à un atelier dessin dans le cadre de l’action culturelle.

Tout au long du stage j’ai eu la chance d’assister à beaucoup de spectacles et de découvrir les lieux culturels qui les accueillent.

J’ai adoré Roméo + Juliette de Marcos Morau, interprété par les danseurs.ses de l’opéra Ballet Vlaanderen. L’atmosphère extrêmement sombre de cette pièce, produite grâce aux décors épurés, aux magnifiques costumes et aux jeux d’ombre et de lumière m’a immédiatement transportée. Le début était perturbant car j’essayais de retrouver Roméo et Juliette parmi les danseurs.ses et de retracer l’histoire écrite par Shakespeare mais je me suis finalement rendu compte que tous.tes les protagonistes de cette pièce étaient à la fois Roméo et à la fois Juliette. Leur danse hypnotique était fascinante, passant tour à tour de la rage à l’euphorie et de l’euphorie au désespoir. La fin est restée en suspens, deux enfants contemplant le carnage d’un peuple qui s’entretue. Une question s’est alors posée : Vont-ils perpétuer les erreurs du passé ou vont-ils réussir à se créer un futur meilleur ?

Le spectacle Wayqeycuna de Tiziano Cruz m’a aussi beaucoup plu. L’artiste argentin nous a raconté les difficultés de son enfance dans son village argentin et nous a partagé des rituels de sa culture en nous invitant à agir collectivement plutôt que de toujours penser individuellement. Malgré la dureté de la vie, Tiziano Cruz continue de garder espoir en la sensibilité des humains et souhaite nous rassembler pour que l’on n’oublie pas ce qui nous lie.

J’ai également beaucoup apprécié Méditation de Stéphanie Aflalo, qui m’a beaucoup fait rire. Trois artistes, Grégoire Schaller, Jérôme Chaudière et Stéphanie Aflalo tentent avec humour et philosophie de trouver les mots justes pour décrire un phénomène qui nous attend tous.tes : la mort. Ce petit moment de méditation nous permet de penser avec moins de peur à cet évènement si étrange qu’est la mort.

Enfin j’ai adoré Niagara 3000 de Pamina de Coulon. L’oratrice nous a mis face à l’incohérence avec laquelle les humains détruisent les écosystèmes en cherchant à produire toujours plus. Elle a abordé plus principalement le sujet de l’eau. J’ai apprécié la franchise avec laquelle elle a parlé et l’intensité qu’elle a mis dans son discours pour nous partager ses réflexions. C’est très impressionnant de l’entendre exprimer ses idées engagées sans interruption pendant 1h avec toujours une pointe d’humour !

J’ai beaucoup aimé faire ce stage qui m’a appris plein de choses sur les métiers de la culture tout en rencontrant des personnes intéressantes et sympathiques ! «