Latitudes Contemporaines
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Anne Collod
MOVING ALTERNATIVES

  • Spectacle vivant
  • 1h10
  • Le Gymnase CDCN

MOVING ALTERNATIVES

Moving Alternatives s’intéresse aux différentes figures de l’autre déployées à travers les chorégraphies de Ruth Saint Denis et de Ted Shawn. Portées par 6 danseur·se·s-performeur·se·s, ces réinterprétations proposent une agora dansée sur les questions de genre et l’appropriation culturelle.  

Connue pour son exploration de la danse post-moderne américaine des années 1960, notamment pour son travail avec Anna Halprin, Anne Collod remonte encore le temps avec Moving alternatives et pose un regard aussi bien rétrospectif que prospectif sur l’œuvre de Ruth Saint-Denis et Ted Shawn. Considéré·e·s comme les fondateur·rice·s, au début du XXe siècle, avec Isadora Duncan et Loïe Füller, de la danse moderne américaine, iels furent les premier·e·s à s’intéresser aux danses extra-occidentales et à y puiser largement pour nourrir leur conception d’une nouvelle danse. Les interprètes, issu·e·s de cultures et d’expériences d’une grande diversité, et pour la plupart chorégraphes, apportent avec force leurs singularités et contribuent à repenser cet héritage. 

Biographie(s)

Ruth Saint-Denis & Ted Shawn
Née Ruthie Dennis d’une mère médecin nourrie de théosophie et de Delsartisme, Ruth Saint Denis est initiée dès son plus jeune âge à la danse et au sentiment religieux. Après des débuts comme danseuse de music-hall, elle se consacre à la création de solis inspirés de l’Inde et de l’Asie de l’Est. Ses interprétations, d’abord présentées dans des théâtres de vaudeville, suscitent l’intérêt de l’élite artistique de son temps et sont programmées dans de grands théâtres aux États-Unis et en Europe. En 1914, elle engage pour une nouvelle tournée un danseur professionnel formé au Delsartisme, Ted Shawn. De son vrai nom Edwin Myers Shawn, Ted Shawn se destine initialement à une carrière religieuse. A 19 ans, une maladie le laisse temporairement paralysé et l’amène à pratiquer la danse à titre thérapeutique. Guéri, il se forme à la carrière de danseur. Fortement marqué par la vision d’un des spectacles de Ruth Saint-Denis, il sera engagé quelques années après dans sa troupe. Ils deviennent partenaires de scène et amants, et se marient peu de temps après.
Ils développent alors ensemble un travail prolifique qui changera le cours de l’histoire de la danse. Leur œuvre, basée sur une attention profonde à la spiritualité, un goût prononcé pour l’exotisme et un sens aiguisé du spectacle, associe pièces chorégraphiques de différentes échelles allant du solo aux pièces de groupes, tournées, films et enseignement. La Denishawn School, qu’ils fondent en 1915 sur les hauteurs de Los Angeles, propose un enseignement novateur à l’époque par son éclectisme et les pensées qui l’irriguent, dont celle, majeure, de François Delsarte. De nombreuses tournées sont organisées à travers les États-Unis, mais aussi en Asie et en Inde. Après quinze années d’une relation tumultueuse, le couple se sépare, et ferme la Denishawn. Ted Shawn fonde alors en 1933, après avoir acheté dans le Massachussets une ferme qui deviendra célèbre sous le nom de Jacob’s Pillow, une compagnie entièrement masculine, avec laquelle il développe une danse athlétique et virile, inspirée par des éléments du travail et de la culture américaine, reprenant également des danses amérindiennes. Il s’emploie à transformer le regard porté sur les danseurs masculins et à faire reconnaître la carrière de danseur comme une profession à part entière pour les hommes. Il développe une relation amoureuse avec l’un de ses danseurs, Barton Mumaw, qui restera cachée mais ne divorcera jamais de Ruth Saint-Denis. Après la dissolution de sa compagnie, Shawn se consacrera au développement du Jacob’s Pillow qui deviendra un centre de danse internationalement reconnu, et qui est toujours actif aujourd’hui. Il écrit plusieurs ouvrages, dont une biographie de François Delsarte intitulée Every little movement. Ruth Saint-Denis se tourne elle vers une quête plus spirituelle, cherchant à fondre son art dans un projet plus vaste de salut à la fois personnel et universel. Elle continue à danser jusqu’à plus de 80 ans.

​​Anne Collod
Danseuse et chorégraphe, par ailleurs diplômée en biologie et en environnement, Anne Collod a été interprète chez différents chorégraphes avant de se consacrer à la recréation d’œuvres chorégraphiques du début du XXe siècle au sein du Quatuor Albrecht Knust qu’elle cofonde en 1993. Poursuivant ce projet de réinterprétation d’œuvres sur le thème des « utopies du collectif » au sein de l’association …& alters qu’elle crée en 2005, elle fait une rencontre décisive avec la chorégraphe américaine Anna Halprin, pionnière de la danse post-moderne. En 2008, elle recrée en dialogue avec elle sa pièce phare de 1965, Parades and changes – recréation qui reçoit un Bessie Award en 2009 – suivie en 2011 de Parades and changes, replay in expansion. D’Anna Halprin toujours, suivra, en 2016, la recréation de la Blank Placard dance, une performance urbaine inspirée des mouvements protestataires des années 1960. En 2014, Anne Collod créé le Parlement des invisibles, issu de ses recherches autour des danses macabres au Mexique et au Japon, puis en 2017 Exposure, une performance in-situ immersive pour une performeuse et un site industriel de production d’énergies. Elle prépare pour la saison 2020-2021 une performance jeune public intitulée Commune utopie. Anne Collod est également pédagogue et formée à la méthode Feldenkraïs.

Ghyslaine Gau
Formée à l’ENM de Cergy-Pontoise puis au CCN de Montpellier, Ghyslaine Gau crée Rose Revolver en 2007, solo performatif autour des droits des femmes. Depuis 2015, elle a mis en place le chantier de recherche « Quels corps vus d’ici ? D’une mémoire à un mouvement » qui questionne les relations entre l’intime et le collectif. C’est un espace de recherche et de création autour de ses expériences de femme noire, danseuse où l’enjeu est de mettre en relation différents champs d’investigations et de laisser émerger des formes artistiques et performatives multiples.

Sherwood Chen
Interprète ayant travaillé avec des artistes tels que Xavier Le Roy, Min Tanaka et Anna Halprin, Sherwood Chen est également pédagogue. Il mène des stages à l’international, dans des lieux tels que le Centre National de la Danse, Chez Bushwick, Independent Dance / Siobahn Davies Studios, la Ménagerie de Verre, Centro Nacional de las Artes (CENART)… En tant que consultant culturel, il a travaillé pour plusieurs associations, fondations et jurys pour défendre les droits d’artistes aux Étas-Unis, notamment les artistes communautaires, aborigènes et immigrés.

Nitsan Margaliot
Nitsan Margaliot est né en Israel et habite à Berlin. Il est artiste chorégraphique, interprète, pédagogue, poète, être humain et nomad queer. Avant de déménager pour l’Europe il a dansé avec la Batsheva Ensemble Dance Company et la Vertigo Dance Company. Depuis il a travaillé avec des chorégraphes comme Laurent Chétouane, Maud Le Pladec et Kat Válastur. Il est confondateur de Mo.Ré d’un collective de recherche de mouvement a Berlin. Il poursuit actuellement son Master of Fine Arts en danse à l’University of the Arts de Philadelphie sous la direction de Donna Faye Burchfield.

Calixto Neto
Venu de Pernambuco, au nord-est du Brésil, le chorégraphe Calixto Neto est d’abord formé au théâtre à l’Université Fédérale de Pernambuco puis à la danse au sein du Groupe Expérimental de Danse de Recife. Intéressé par les intersections entre le champ chorégraphique et les notions d’identité, les représentations des corps (noirs) et la décolonialité, il suit entre 2013 et 2015 le master ex.e.r.ce du CCN de Montpellier. Membre de la compagnie deLia Rodrigues entre 2007 et 2013, il est actuellement interprète pour Mette Ingvartsen et Volmir Cordeiro, et tourne également son solo oh!rage.

Pol Pi
Artiste chorégraphique d’origine brésilienne vivant en France depuis 2013, Pol Pi est diplômé en musique classique par l’Université de Campinas (Brésil) et a suivi le master chorégraphique « ex.e.r.ce » à Montpellier de 2013 à 2015. Il a déjà été interprète pour Eszter Salamon, Latifa Laabissi/Nadia Lauro, Pauline Simon, Aude Lachaise et Anna Anderegg entre autres. Il crée en octobre 2016 la compagnie NO DRAMA, avec laquelle il signe les soli « ECCE (H)OMO » (créé en mars 2017), « ALEXANDRE » (créé en mai 2018), « Me too, Galatée » (créé en octobre 2018) et « LÀ » (créé en mars 2019).

Shantala Shivalingappa
Née à Madras, élevée à Paris, elle grandit dans un monde empreint de danse et de musique. Elle seproduit en solo, accompagnée de ses musiciens indiens, dans de nombreux théâtres et festivals avec le désir ardent de faire connaître le Kuchipudien Occident. Depuis l’âge de 13 ans, elle a aussi eu le rare privilège de travailler avec les plus grands : Maurice Béjart, Pina Bausch, Peter Brook, Sidi Larbi Cherkaoui, Ushio Amagatsu qui crée un solo pour elle : Ibuki .En 2013, Shantala remporte le prestigieux Bessie Award, prix de la danse à New-York pour «performance exceptionnelle» pour Shiva Ganga.

Florian Leduc est diplômé de la Villa Arson Nice, École Nationale Supérieure d’Art. Il est à la fois dramaturge, scénographe, créateur lumière, vidéaste, et collabore à de nombreux projets en Europe, notamment avec Joris Lacoste, Pol Pi, Pauline Simon ou Yann Duyvendack.

Prieur de la Marne est à la fois DJ, story teller pour France Culture, historien du son de l’image, sampleur moderne d’ images filmées, curateur musique pour le festival Latitudes Contemporaines.
Vincent Thiérion est musicien électronique, fondateur du label Alpages Records.

La Bourette est alternativement costumier, performer, maquilleur… Magicien doré pour Christian Rizzo, fidèle collaborateur de Rachid Ouramdane, il travaille également pour Pascal Rambert, François Chaignaud ou Dominique Brun.

Crédits & remerciements

Distribution : 

Conception et direction artistique Anne Collod

Chorégraphie et textes Anne Collod en collaboration avec les interprètes à partir des œuvres de Ruth Saint-Denis & Ted Shawn 

Interprétation Sherwood Chen, Ghyslaine Gau, Nitsan Margaliot, Calixto Neto, Pol Pi, Damini Gairola. 

Création sonore Prieur de la Marne et Vincent Thiérion 

Création lumière et espace Florian Leduc assisté de Diane Blondeau

Régie lumière Diane Blondeau

Création costumes La Bourette 

Collaboration artistique Cécile Proust et Matthieu Doze

Administration, production et diffusion La Magnanerie – Victor Leclère, Anne Herrmann, Martin Galamez, Lauréna De la Torre et Margot Graindorge

Mentions & crédits :

Production  association …& alters

Coproduction Festival Montpellier Danse 2019, EPPGHV La Villette Paris, Théâtre de Nîmes – scène conventionnée d’intérêt national – art et création – danse contemporaine, Le Vivat – Scène conventionnée d’Armentières, La Maison – CDCN Uzès Gard Occitanie, Le Gymnase – CDCN de Roubaix Hauts-de-France, CCN de Nancy – Ballet de Loraine, CCN de Caen en Normandie, dans le cadre de l’accueil-studio/Ministère de la Culture, La Place de la Danse – CDCN Toulouse Occitanie. Avec le soutien du Théâtre Jean Vilar – Vitry, du Théâtre de Vanves et de Buda-Courtrai dans le cadre des accueils en résidence, d’Arcadi Ile-de-France, de la SPEDIDAM et de l’ADAMI. Remerciements au Jacob’s Pillow, école de danse et centre d’archives – Becket, Etats-Unis.

L’Association …& alters est soutenue par le Ministère de la Culture – DRAC Île-de-France au titre de l’aide à la structuration des compagnies de danse.

Pour cette création, Anne Collod a été accueillie en résidence à l’Agora, cité internationale de la danse avec le soutien de la Fondation BNP Paribas. Ce spectacle a reçu le soutien du Fondoc, fond de soutien à la création contemporaine en Occitanie. L’Adami gère et fait progresser les droits des artistes-interprètes en France et dans le monde. Elle les soutient également financièrement pour leurs projets de création et de diffusion.

Espace pro

Plans de scènes, feuille de salle, fiche techniques, téléchargez les documents nécessaires à l’organisation du spectacle.