Latitudes Contemporaines
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Julian Hetzel
Mount Average

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  • Spectacle vivant
  • Salle des fêtes de Fives
  • 1h20
  • UTOPIA - lille3000
  • Pass Latitudes

Mount Average

Dans Mount Average, Julian Hetzel réduit des dictateurs en vraie poussière. Un parcours performatif, au cours duquel nous sommes invité·es à plonger les mains dans nos propres idéologies. 

Les monuments et statues, ce que l’on appelle “patrimoine”, tout cela est profondément politique. Depuis des siècles, l’art sert à exalter la gloire de la nation, à célébrer son grand dirigeant et à magnifier son idéologie. Les portraits sculptés d’hommes politiques, de dictateurs et de colons font partie de la mémoire collective, et parlent d’un certain régime, d’une époque spécifique, d’une idéologie particulière. Silencieuses mais dominantes dans le paysage urbain, ces représentations sont le symbole du pouvoir qui les a installées là. Conçues pour l’éternité, ces statues sont réalisées dans des matériaux qui survivent sans effort à une nation. Mount Average est une visite d’usine, au cours de laquelle les spectateur·rices sont invité·es à donner une nouvelle forme, plus fluide, au passé colonial statique.

 

● Informations accessibilité :

Courts textes parlés en anglais, surtitrage français, distribution d’un casque audio, déplacements du public

 

Dans le cadre des CAPS d’UTOPIA, grande édition thématique de lille3000

Biographie(s)

À propos de Julian Hetzel et d’Ism&Heit

Le monde dans lequel nous vivons est beau, inspirant, mystérieux et divers. L’époque que nous vivons est quant à elle bruyante, brutale et injuste. Voilà pourquoi Julian Hetzel (°1981) pense que l’art doit être aussi bien bruyant, bizarre et brutal que beau, inspirant, mystérieux et divers. Pour lui, le théâtre est un moyen d’explorer la complexité du monde et de lui donner corps de telle sorte que le public soit touché et transporté. Ses spectacles éveillent l’étonnement et le trouble. Délibérément provocateurs, ils suscitent parfois de vives réactions. Dans le NRC-Handelsblad, Marijn Lems qualifie Hetzel de « provocateur professionnel » qui transgresse sciemment les limites de l’acceptable.

Au-delà de leur caractère sulfureux, les spectacles de Hetzel sont aussi poétiques, émouvants et humoristiques. Avec un langage visuel épuré, inspiré du design contemporain, il place le public face à des dilemmes moraux, sociaux et politiques complexes. Au lieu de raconter des histoires, il crée des situations dont le public fait partie intégrante – des situations, souvent très reconnaissables, qui génèrent des associations et des émotions et invitent à s’interroger. Ainsi, Schuldfabrik se situe dans une boutique branchée, The Automated Sniper reconstitue un jeu télévisé et All Inclusive se déroule dans un centre d’art. Avec son langage visuel limpide, légèrement surréaliste, il évoque des univers merveilleux qui ressemblent très fort au monde que nous connaissons ou croyons connaître, mais qui bouleversent notre pensée à force d’exagération et de démesure allant jusqu’à l’absurde.

Si les créations de Hetzel et sa manière de travailler traversent les frontières lors de tournées internationales, elles les transgressent aussi, non seulement à travers leur contenu provocant, mais aussi par la forme, leur approche de la création de spectacles et les lieux de représentation. Librement combiner des disciplines autrefois bien distinctes comme le théâtre, la performance et les arts plastiques est une évidence pour Hetzel. Ses créations sont présentées dans des théâtres, mais aussi dans l’espace public, comme dans la rue ou dans des centres commerciaux. La frontière entre ce qui relève du spectacle et ce qui n’en relève pas est floue. Dans Schuldfabrik, le public de clients se retrouvait dans une boutique pop-up plus vraie que nature qui vendait du vrai savon fabriqué à base de graisse humaine comme élément d’une installation théâtrale exposée dans une boutique. Dans ses spectacles de théâtre, réalité et fiction s’entremêlent aussi. Ainsi, dans The Automated Sniper, les acteurs devaient se défendre contre la violence réelle d’un pistolet de paintball sous les yeux du public. Et pour la création d’All Inclusive, il a vraiment importé des gravats de Syrie comme matériau de base pour la réalisation d’œuvres d’art par un artiste fictif portant le nom de Julian Hetzel et le public regardait d’authentiques réfugiés visitant une exposition de ces œuvres-là. Après le spectacle, le public était invité à sortir en passant par la boutique du musée fictif où se vendaient réellement diverses œuvres de l’exposition. Pour Schuldfabrik, Hetzel a conçu une marque et une identité visuelle à peine différente à première vue d’une ligne de produits contemporains très tendance, mais qui soulève à la fois des questions sur la stratégie de marketing de bon nombre de grandes entreprises commerciales consistant à soutenir et mettre en avant de bonnes causes et des œuvres caritatives.

Ce qui caractérise la façon dont Hetzel se sert de cette stratégie d’affirmation subversive réside dans l’affrontement qu’il provoque dans ses productions entre de grandes idées et des idéologies. Par exemple, le personnage du guide et son apologie philosophique de la violence dans l’art dans All Inclusive face aux réfugiés ayant vécu cette violence de guerre de près. Hetzel emmène ainsi le spectateur explorer des visions, des conceptions et des expériences du monde paradoxales et difficilement conciliables, l’entraînant de la sorte hors de sa zone de confort. Cette stratégie d’affrontement et de confirmation affirmative est aussi à l’origine du nom de la compagnie de Hetzel : Ism&Heit, une combinaison de deux suffixes qu’on peut ajouter dans certaines langues à des substantifs pour décrire des idées, des mouvements et des courants, comme real-ism (réalisme) et Schön-heit (beauté). Le nom Ism&Heit invite à accoler ces suffixes à des concepts divers et variés et démontre ce faisant le mode opératoire de Hetzel, qui porte à la scène l’affrontement d’univers mentaux. La combinaison de l’allemand et de l’anglais exprime le caractère international dont Hetzel et ses collaborateurs abordent le travail.

Ism&Heit est une structure collaborative flexible et dynamique, axée sur le développement, la production et la présentation de l’œuvre de Hetzel. Pour cela, Ism&Heit a développé ces dernières années des collaborations étroites avec un grand nombre de partenaires aux Pays-Bas et à l’étranger, parmi lesquels SPRING, Het Huis et Theater Kikker à Utrecht, Frascati à Amsterdam, Noorderzon (Groningue), Kaaitheater (Bruxelles), CAMPO (Gand), Schauspiel Leipzig, Kammerspiele (Munich), Spielart Festival (Munich), Gessnerallee (Zurich), Steirischer Herbst (Graz) et Actoral (Marseille).

Crédits & remerciements

De : Julian Hetzel

Avec : Pitcho Womba Konga, Simon Baetens et Kristien De Proost

Dramaturgie : Miguel Angel Melgares

Conseil artistique : Sodja Lotker

Directeur de production & décor : Wim Clapdorp

Assistante à la production : Valentine Galeyn

Assistante à la scénographie : Pleun Verhees

Création de costumes : Andrea Kränzlin

Technique : Piet Depoortere, Jannes Dierynck & Anne Meeussen

Production : Ism&Heit Utrecht (NL) en collaboration avec CAMPO Gent (BE)

Coproduction : Frascati Producties (Amsterdam), Standplaats Utrecht, SPRING Festival Utrecht, Schauspiel Leipzig (DE)

Avec le soutien de : Fonds Podiumkunsten NL, Fonds 21, Prins Bernhard Cultuurfonds, We Are Public, Kickstart Cultuurfonds, la Communauté flamande et la Ville de Gand